Jean-Joseph Goux - La Cybermonnaie ou les doigts de la main invisible.
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la vraie monnaie internationale désignée par les choix du public, par la demande effective, par la thésaurisation, ce n'était plus l'or, mais le dollar. Ce signe-dollar dont Andy Warhol faisait l'icône répétitif de ses tableaux, dès le début des années soixante.

C'est le dollar et non plus l'or, jugeaient certains économistes américains de l'école de Stanford , qui est non seulement la monnaie-étalon universelle, mais la vraie monnaie de réserve. Ainsi non seulement le dollar vaut de l'or, par sa stabilité et son cours, mais « l'or n'est qu'un substitut du dollar ». La décision d'inconvertibilité ne ferait donc qu'entériner un paradoxe énorme déjà opérant. Ce n'est plus le dollar qui est garantie par l'or, c'est à présent la valeur de l'or qui est garantie par l'existence du dollar.

Moment de rupture et de renversement inouïs qui pourrait servir de date précise, et en toute rigueur, pour repérer le début de la postmodernité. Une imagination nouvelle de la monnaie, délestée de toute matérialité, réduite à l'institution d'un signe, peut s'engouffrer dans cette rupture.

L'écriture et le jeton ne sont plus des moyens transitoires et imparfaits de circulation de la valeur économique, des substituts en attente d'un recouvrement, d'une réappropriation par la réalité solide du métal jaune, qui seul aurait une valeur intrinsèque ou stable. L'écriture monétaire n'est pas un remplacement, un représentant de quelque chose d'autre qui en garantit la valeur, elle est cette valeur même. -->

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